Recrutement et formation à l'ère 2.0 : une perspective européenne
- netlab64
- 10 juin 2014
- 3 min de lecture
Le recrutement et formation à l’ère 2.0 : tel était l’objet du colloque organisé par l’IAE Gustave Eiffel et ses partenaires, l’ARRI, l’ANDRH et l’European Association for People Management le 4 juin dernier à l’ENA. Au programme, l’impact de la révolution numérique au niveau de la RH, présenté sous forme de deux tables rondes composées d’experts RH et du numérique.
En termes de recrutement, l’arrivée du numérique et des réseaux sociaux a profondément impacté le métier des ressources humaines. Les entreprises peuvent désormais s’informer sur les candidats, prospecter directement via les réseaux sociaux, certaines structures allant vers le recrutement total numérique.
De leur côté, les candidats s’informent sur l’entreprise via ces mêmes réseaux, ce qui « oblige l’entreprise à avoir une totale transparence, et surtout, une réputation irréprochable », a rappelé Izy Behar, président d’EAPM*. Le numérique apporte ainsi des outils nouveaux au DRH qui, plus que jamais, doit être « associé à la stratégie de l’entreprise pour offrir une meilleure gouvernance et une parfaite transparence de celle-ci » a poursuivi le président d’EAPM. Il doit également s’informer sur les bonnes pratiques étrangères afin d’optimiser l’optimisation des nouveaux outils.
Du e-learning au we-learning
Le domaine de la formation est également impacté par la révolution numérique. Né dans les années 90, « l’e-learning s’est transformé en me-learning, plus personnalisé, avant d’évoluer vers le we-learning qui a fait disparaitre les murs de salle d’enseignements » a rappelé Jérôme Wargnier, directeur du développement chez Alberon Partners, « Les nouvelles technologies ont permis de travailler en groupe et de renforcer la puissance de l’apprentissage puis de prolonger celui-ci, une fois la formation terminée. Plus récemment, le principe de l’ATAWAD (any time, any way, any device) permet d’apprendre où on veut quand on veut et sur le support de son choix (tablette, smartphone, écran, mobile…). Aujourd’hui, avec le Big Data, les Moocs permettent de réunir de très nombreux apprenants et d’améliorer l’efficacité de la formation ». Les bénéfices sont triple : la formation à distance réduit les coûts logistiques, offre des parcours individualisés et permet une mise en application directe en entreprise.
De même, « la révolution numérique introduit l’apparition de nouveaux paradigmes » a ajouté Véronique Mesguich, co-président de l’Association des Professionnels de l’information, « la curation, qui permet de sélectionner des contenus ; la collaboration qui ouvre un enseignement à la fois collaboratif mais aussi personnalisé ; la communication, redéfinie avec ces nouveaux outils ; le coaching, nécessaire pour s’approprier les outils du numérique et enfin la compétence puisque le numérique s’envisage dans une perspective évolutive, amenant chacun à apprendre en permanence, transformant l’entreprise en un modèle apprenant. »
« Le savoir, clef de l’évolution de l’entreprise »
Par ailleurs, les dispositifs de formations sont devenus ludiques avec les serious games, mobiles avec les smartphones et les tablettes, et collectifs avec le social learning. De nombreuses évolutions s’annoncent encore avec la réalité augmentée, qui permet à l’utilisateur d’apprendre de façon active et autonome dans une situation virtuellement générée et aussi avec les Moocs, accessibles depuis différents supports. « Saint-Gobain utilise déjà ces principes (réalité augmentée, serious games, social learning) pour former ses collaborateurs et le ROI de ces dispositifs est significatif » a soulignée Bart Schutte, directeur Digital Learning et New Technology chez Saint Gobain. Mais devant la multiplicité de ces formes d’apprentissage, « il apparaît fondamental, pour l’entreprise comme pour le DRH, de former ses collaborateurs à l’usage de ces outils, de leur apprendre à apprendre afin de devenir une entreprise apprenante dans laquelle le savoir favorise l’évolution même de l’entreprise », a rappelé Jérôme Wargnier. A défaut, celle-ci risque bel et bien de manquer le virage de la révolution numérique… et des avantages qui vont avec.
* European Association for People Management
Frédérique Guénot
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