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« En 2035, les risques psychosociaux n'existent plus... »

  • netlab64
  • 12 juin 2014
  • 2 min de lecture

Responsable de formation au siège du Groupe Vivendi, Christian Drugmand, et Frank Rouault, dirigeant de Practical Learning France, cabinet spécialisé dans la formalisation et l’exécution de la stratégie de l’entreprise, publient aux éditions Afnor le livre « Comprendre et prévenir les risques psychosociaux ». Christian Drugmand revient pour Focus RH sur les spécificités de cet ouvrage.



Il existe une littérature abondante sur le sujet des risques psychosociaux. En quoi votre livre apporte-t-il un angle nouveau ?


Effectivement, il existe de nombreuses informations disponibles mais elles sont souvent trop détaillées ou trop axées sur les conséquences juridiques. Pour une compréhension globale des enjeux, il est nécessaire de consulter beaucoup d’ouvrages. Nous avons choisi de réaliser un livre pertinent sans être savant. Comment ? En multipliant les témoignages et en se positionnant en 2035 avec le postulat suivant : les risques psychosociaux n’existent plus. Sur la forme, ce livre est constitué d’une série d’interviews fictives, à l’exception de celle sur la garde à vue, cela pour illustrer le risque qui pèse sur les chefs d’entreprise en cas de défaut de prise en compte des risques psychosociaux.



Comment ont évolué les risques psychosociaux ?


On en parle vraiment depuis environ 10 ans. Nous pensons que ces risques vont connaître la même évolution que les risques physiques. Près de 30 années ont été nécessaires pour que ces risques soient réellement pris en compte puisque le Code du travail impose désormais à l’employeur une obligation de résultat. A l’heure actuelle, les grandes entreprises sont mieux armées que les petites structures pour gérer les risques psychosociaux.



Comment caractérisez-vous les RPS ?


Stress, troubles musculo-squelettiques, burn-out, harcèlement moral, placardisation, changement… Tous ces éléments sont extrêmement différents, mais ont en commun de porter atteinte à la santé des salariés. S’il est difficile de leur apporter une réponse globale, les entreprises doivent prendre conscience de leur existence et agir concrètement. La détection de ces risques et leur traitement sont deux actions incontournables.



Quels sont les enjeux pour les entreprises ?


Elles sont responsables juridiquement. Si un manager harcèle un collaborateur, celui-ci endosse une responsabilité pénale, tandis que l’entreprise va affronter une responsabilité civile. Certes, une importante partie des risques psychosociaux est liée à des phénomènes extérieurs, mais il ne faut pas minimiser l’impact de l’activité professionnelle sur la santé des salariés. On peut ainsi signaler des situations de management créatrices de mal-être avec des managers « experts » qui éprouvent des difficultés dans la gestion de leurs équipes.



Dans votre ouvrage, avez-vous identifié des bonnes pratiques ?


Ce sont les pratiques « gagnant-gagnant » lorsqu’il existe un intérêt conjoint pour le salarié et l’entreprise. On retrouve alors cette double responsabilité : l’entreprise engage le salarié, et le salarié donne le meilleur de lui-même et saisit les opportunités qu’on lui offre. Un salarié plus heureux est plus productif. C’est une évidence encore trop souvent ignorée par les entreprises. Dans les écoles, le management n’est pas assez enseigné. Pourtant, la mise en œuvre des dispositifs tels que le droit à l’erreur ou la reconnaissance permet de créer de l’engagement chez le salarié.



Propos recueillis par Romain Giry

 
 
 

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